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Pr. Abdou Niang, Chef du service de néphrologie de l’hôpital Dalal Jàmm: « Pour la dialyse, 2 500 patients sont encore sur la liste d’attente»

Rédigé par leral.net le Lundi 11 Mars 2024 à 20:19 | | 0 commentaire(s)|

Chef du service de néphrologie de l’hôpital Dalal Jàmm et président de la Société sénégalaise dialyse et transplantation, Pr. Abdou Niang révèle que la problématique de la prise en charge des maladies rénale est d’autant plus prégnante,que 2 500 patients sont sur la liste d’attente pour bénéficier d’un traitement sous dialyse dans notre pays. C’était […]

Chef du service de néphrologie de l’hôpital Dalal Jàmm et président de la Société sénégalaise dialyse et transplantation, Pr Abdou Niang révèle que la problématique de la prise en charge des maladies rénale est d’autant plus prégnante que 2500 patients sont sur la liste d’attente pour bénéficier d’un traitement sous dialyse dans notre pays. C’était en marge d’un atelier de formation des néphrologues sénégalais tenus mardi à l’hôpital Dalal Jàmm. D’où, à ses yeux, la nécessité de développer la dialyse péritonéale pour améliorer l’offre de soins.

Quelle est la pertinence de former les néphrologues sur la pose du cathéter de dialyse péritonéale ?

Cette technique n’était pas encore réalisée. Car, ce sont essentiellement les chirurgiens qui s’occupaient de cette tâche. Aujourd’hui, il est démontré  dans le monde que pour augmenter l’offre de soins en dialyse péritonéale, il était important de capaciter les néphrologues à être autonomes dans la pose du cathéter de dialyse péritonéale avec l’avantage de soulager les chirurgiens qui ont beaucoup d’interventions à faire par jour. L’insuffisance rénale est un véritable problème de santé publique car un malade sur 10 souffre de maladie rénale. Au Sénégal, même étant sous-estimée à 5%, ça donne approximativement  850 mille personnes qui en souffrent au Sénégal sur les 18 millions d’habitants. Le problème est que la maladie est diagnostiquée tardivement. L’autre problème est que quand la maladie est diagnostiquée, moins de vingt pour cent (-20%) des malades ont accès à ce traitement. Malheureusement quand le patient n’a pas accès à la dialyse, au stade terminal de la maladie, ça devient fatal.

Quelle est la solution alors ?

Il faut travailler sur la prévention pour réduire l’incidence de la maladie dans la population. Et ceux qui sont malades, il faut leur trouver des solutions. Il y a trois solutions : l’hémodialyse, la dialyse péritonéale depuis une vingtaine d’années et la transplantation dont le démarrage des premiers cas a eu lieu récemment. Il y a une liste d’attente de plus de 2500 malades. Actuellement, 1092 malades sont sous traitement dans les structures publiques. Donc le gap est énorme. Dans la recherche de solution, il a été constaté que pour bâtir un centre de dialyse, il faut 150 à 300 millions alors que pour la dialyse péritonéale, il faut des locaux, du consommable, un cathéter et un malade. Il y a des malades dialysés à Le Dantec qui habitent à Kédougou. Il vient tous les deux mois au hangar pour recevoir son traitement et retourner Saréya pour faire sa séance de dialyse. Ce traitement existe au Sénégal, mais il n’est pas encore développé pour beaucoup de raisons. La Cmu, la Pna et le ministère de la santé sont là pour nous aider à trouver des solutions.

Est-ce que le déficit de néphrologues ne constitue pas un obstacle face à l’objectif d’accroître l’offre de soins ?

Le Sénégal est pionnier dans la dialyse péritonéale en Afrique. Nous avons le deuxième programme après l’Afrique du Sud. Ce programme mérite d’être développé pour avoir plus de malades sous dialyse péritonéale. En Afrique, il y moins de deux néphrologues par million d’habitants contre 51 néphrologues pour 18 millions d’habitants au Sénégal. Un ratio très faible donc. Le Sénégal fait du travail avec l’école de néphrologie sise à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar depuis 2008. Cette école a déjà formé jusqu’en 2023 189 néphrologues issus de 21 pays d’Afrique. Des efforts ont été faits, mais il y a encore un grand besoin à l’image des grands pays d’Afrique. De la même manière, il y a aussi un manque de paramédicaux. D’où, la présence de ces paramédicaux qui vont être formés à la prise en charge de ces maladies

Propos recueillis par Abdou DIOP



Source : https://lesoleil.sn/pr-abdou-niang-chef-du-service...